Témoignage de Jonathan

« Oui je sais que, dans l’absolu, l’accouchement est une belle chose mais moi je trouve ça quand même sale ! ».

Voilà les propos que je tenais à ma femme avant qu’elle ne donne naissance à notre 1er enfant. En tant qu’homme, époux et père, je tenais à partager mon vécu de notre 1er accouchement.

Lorsque ce dimanche 30 mai 2020 à 15h, ma femme m’informe qu’elle sent les premières contractions mais bien espacées, j’exprime ma joie en prenant ma guitare pour louer le Seigneur. Ce fût le coup d’envoi d’un long travail qui durera jusqu’au lendemain midi. Nous souhaitions vivre un accouchement à domicile, assisté par deux sages-femmes. Seulement, qui dit accouchement à domicile, dit absence de péridurale ni aucun autre moyen médical pour atténuer la douleur. Mon épouse, elle-même sage-femme, a su gérer les premières contractions en autonomie pendant une bonne partie de la nuit. Toutefois, le besoin d’appeler ses collègues s’est fait sentir en fin de nuit si bien qu’ elles sont arrivées à 7h. Voyant mon état de fatigue, elles m’ont informé qu’elles allaient prendre le relai et m’ont proposé d’aller me reposer au salon. Chose qui sur le moment m’arrangeait bien. Je ne sais pas combien de temps cette pause a duré mais je suis finalement retourné vers ma femme pour être à ses côtés.

Déstabilisé par cette souffrance que je ne pouvais porter à sa place, je me suis « évadé »

La fréquence et l’intensité des contractions augmentaient tandis que mon épouse alternait de plus en plus les phases de demi-conscience et les cris d’intense douleur. Les endorphines secrétées naturellement par le corps faisaient bien leur travail d’antalgie naturelle, toutefois à l’arrivée de chaque nouvelle contraction, la douleur ressentie restait très forte (à en croire la puissance des cris qui ont fait vibrer mes tympans à ces moments-là).

Déstabilisé par cette souffrance que je ne pouvais porter à sa place, je me suis « évadé » un moment sur le balcon me demandant pourquoi Dieu avait imposé aux femmes d’accoucher dans la douleur. Ne trouvant pas de réponses dans mes pensées troublées, je me suis alors ressaisi en me disant « si ma femme doit porter toutes les douleurs, la moindre des choses c’est que je sois à ses côtés ». J’ai donc mis fin à mon « évasion » pour retourner dans la chambre d’accouchement.

Dans cette pièce, j’avais tendance à rester silencieux ne sachant pas tellement quoi dire. Mais quand elle me disait des choses du genre « c’est trop dur, je ne vais pas y arriver», je lui répondais en substance « Dieu va t’aider à aller jusqu’au bout… tiens bon, tu n’es pas seule». J’avais l’impression de dire ces mots de manière mécanique (étant moi-même déstabilisé) pour ne pas rester muet devant sa douleur. Mais grande fût ma surprise face aux réactions positives et immédiates de sa part. Plusieurs fois elle m’a répondu de façon apaisée, « oui c’est vrai tu as raison, le Seigneur est là ». J’avais l’impression qu’à cet instant, elle croyait plus que moi en mes propres paroles. Mais j’ai alors compris que ma présence et mes encouragements avaient plus d’importance et de poids que je ne le pensais.

Je lui répondais en substance « Dieu va t’aider à aller jusqu’au bout… tiens bon, tu n’es pas seule»

Petit à petit, Dieu préparait son corps au dernier acte. Ma fille vit le jour le 1er juin 2020 vers midi. Ma joie était double à cet instant : enfin les douleurs allaient s’arrêter pour ma femme et je pus enfin voir et prendre des mes bras cet enfant qui devenait vraiment réel pour moi. Dans toutes ces émotions, mes yeux n’ont rien retenu de l’aspect « sale » que je redoutais avant de le vivre. Et comme les choses doivent commencer et finir avec le Seigneur, j’ai pris ma guitare et j’ai loué Dieu pour Le remercier d’avoir eu Sa main sur nous durant toutes ces heures.

Comme il a été donné à la femme et pas à l’homme de porter l’enfant dans son ventre pour le mettre au monde (souvent dans la douleur), les papas ont souvent l’impression de n’être pas ou peu utiles voire impuissants à soulager les douleurs de leurs femmes. Cette expérience m’a fait prendre conscience que même si l’homme ne peut à priori rien faire pour diminuer ses douleurs, sa présence et ses encouragements peuvent être déterminants pour aider sa conjointe à les supporter.

Aujourd’hui encore, je rends grâce au Dieu Tout-Puissant qui a veillé sur nous trois et qui sait comment produire dans l’utérus d’une femme, en seulement quelques mois, un être humain aussi complexe et merveilleux. Malgré l’intensité du travail vécu, nous reconnaissons la marque de Sa Puissance et l’efficacité de Sa Parole pour soutenir, encourager et nous aider à passer ces moments aux débuts éprouvants mais finalement joyeux.

Jonathan.

jean14_1-1 Jonathan

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