« JE SUIS AVEC TOI, JE TE GARDERAI PARTOUT OÙ TU IRAS… »
GENESE 28 :15
Ce mercredi de novembre, enceinte de mon troisième enfant et presque à terme, mon époux suivait une formation dans le département voisin, il ne passait que ses week-ends à la maison, et était absent la semaine.
J’avais passé la journée à me balader en centre-ville avec mes deux enfants, mon ventre tirait un peu le soir, et mon bébé était si agité que ses grands frère et sœur venaient lui parler doucement pour le calmer.
Je me suis endormie ce soir-là, et vers 3H30 le matin, je me suis réveillée pour aller aux toilettes, comme chaque nuit. Je sentais quelques contractions comme d’habitude, mais il m’a fallu quelques minutes pour réaliser que cette fois, elles étaient régulières. Je me suis alors demandée si j’étais vraiment en travail, et la réponse n’a pas tardé à venir. Les contractions sont devenues très rapides et très intenses.
La conduite à tenir au moment de mon accouchement avait été une préoccupation pendant ma grossesse (étant éloignée de mon mari et ayant accouché rapidement de mon deuxième enfant), nous avions alors convenu avec mon époux que quand le travail débuterait, je l’appellerais et nous aviserions ensemble la marche à suivre. Ainsi que nous l’avions décidé, j’ai tenté alors de l’appeler en vain.
J’ai commencé à perdre pied dans ma respiration.
Je déambulais dans la maison entre deux appels, essayant de me soulager mais les contractions étaient très rapprochées et me coupaient le souffle. J’ai commencé à perdre pied dans ma respiration. Les positions que j’utilisais, rien ne me soulageait; le soutien de mon mari me manquait, à vrai dire je ressentais alors une forte solitude. Je me souviens d’une pensée m’ayant traversé l’esprit : si nous étions en journée et que la porte de ma maison était ouverte, j’interpellerais la première personne qui passerait devant chez moi juste pour avoir une présence, entendre une voix, tenir une main… je ne savais plus comment me positionner ni respirer. Je me suis effondrée au pied de mon canapé, et, à genoux, j’ai commencé à implorer le Seigneur de me soutenir, et de m’offrir Sa présence. Aussitôt, je ne sais comment l’expliquer, je n’ai rien entendu ni vu mais la présence réelle du Seigneur m’a envahie ainsi que ma maison, et m’a remplie de paix et de calme.(« C’est dans le calme et la confiance que sera votre force… » Esaïe 30 :15) Les contractions continuaient bon train, j’étais toujours seule, mais ma perception du moment avait totalement changé. Toujours à genoux j’ai lancé une louange de ma playlist (« Jésus, ma consolation » !) et le premier chant n’était pas encore terminé que mon mari m’a rappelé. Le récit de ce moment semble une éternité, mais il ne s’était alors écoulé que quelques minutes !
Je sens mon bébé plus bas, une envie d’aller aux toilettes
Je l’informe alors que le travail a démarré, aussitôt il se met en route pour me rejoindre. Les contractions se font plus intenses, je m’interromps pour souffler le temps de la contraction, puis reprends la conversation. La maison est calme. Je me lève pour déambuler à nouveau. Entre temps, mon époux a plié ses bagages et sauté dans son véhicule, il n’interrompt pas notre conversation et garde le lien. Seulement, son téléphone s’est cassé, il continue de me parler sans rien y voir.
Je sens mon bébé plus bas, une envie d’aller aux toilettes, en y allant je me dis alors « tu n’as pas besoin d’aller aux toilettes, tu es en train d’accoucher ». Toujours en communication, je regagne les toilettes (spacieuses, Dieu merci !) et je sens le bébé descendre dans mon bassin soudainement. Je dis alors à mon époux toujours au téléphone, toujours en route, « je te laisse quelques instants, il arrive ! ».
Je suis debout, appuyée sur le lavabo, je m’accroupis alors, tentant de retenir la tête de mon bébé avec mes mains mais la force avec laquelle il veut sortir rend tous mes efforts complètement vains. La poche des eaux n’arrive pas non plus à le ralentir, et elle se perce autour de son visage. J’accueille son petit corps chaud sur mes genoux, mon mari entend son premier cri qui perce la nuit, très fort, immédiat, comme s’il avait déjà beaucoup à dire ! Son nom est Eliakim : celui que Dieu a établi… Mon premier réflexe est d’ôter mon vêtement pour le sécher, et le tenir contre moi pour le réchauffer. Je reprends mon téléphone, le temps de glorifier le Seigneur avec mon mari, puis je lui indique que j’ai maintenant besoin d’aide, seule avec l’enfant dans mes toilettes, le placenta non délivré. Il raccroche donc, il est 4h15, j’appelle les secours. Ma fille aînée, réveillée par les cris de l’enfant, me parle à travers la porte et attend aussi les secours qui ne tardent pas à arriver. Une voisine que j’ai appelée nous rejoint et vient s’occuper des enfants pendant que les pompiers m’installent dans le salon pour les premiers soins. Ils sont autour de moi, interloqués, ne comprennent pas mon calme, me demandent plusieurs fois si j’avais programmé d’accoucher à la maison. Ils semblent plus déboussolés que moi…
mais tout simplement totalement conduit et entouré de l’amour infini de notre seigneur !
Nous regagnons la maternité où nous attendait le papa, et où les suites se sont bien déroulées par la grâce de Dieu. Pendant le séjour de nombreuses personnes se sont inquiétées du « traumatisme » que j’avais vécu, accoucher seule à la maison, et étaient étonnées de voir que le moment n’avait été nullement traumatisant pour moi, mais tout simplement totalement conduit et entouré de l’amour infini de notre seigneur ! Jusqu’aujourd’hui, je ne peux oublier que l’Eternel dont j’ai invoqué le nom est réel et vivant, qu’Il écoute nos prières, et que Sa présence d’Amour nous remplit et efface toute douleur, toute angoisse et toute solitude !
Gloire à Dieu !